- GÂBLE
- GÂBLEGÂBLETerme de charpenterie appliqué à la maçonnerie. À l’origine, «gâble» désigne le triangle formé par les deux arbalétriers d’une lucarne. Par extension, il s’applique presque exclusivement à un mur léger, généralement triangulaire, posé sur l’arc d’une baie (porte, fenêtre ou arcade) et qui l’encadre; il a parfois, également, une forme d’accolade comme à la façade occidentale de Notre-Dame-de-l’Épine (Marne, XVe s.). Il peut être plaqué contre la paroi murale ou bien en être détaché. Le gâble connaît un très grand développement dans l’architecture gothique: portant des crochets sur ses rampants et un fleuron à son sommet, il est, en outre, décoré soit d’un relief sculpté comme au portail central de la façade occidentale de la cathédrale de Reims, soit d’un réseau ajouré de formes empruntées au décor des fenêtres comme à la façade occidentale de Saint-Wulfran d’Abbeville (Somme, XVe s.). L’architecture de la Renaissance préférera, par souci d’un retour à l’art antique, le fronton au gâble, et l’art classique suivra cette même voie.♢ Charpente de forme triangulaire (d'une lucarne). ⇒ 1. pignon.Gable(Clark) (1901 - 1960) acteur de cinéma américain: Autant en emporte le vent (1939), The Misfits (1961).⇒GABLE, (GABLE, GÂBLE)subst. masc.ARCHITECTUREA. — Fronton triangulaire ajouré et sculpté qui couronne le portail d'une cathédrale gothique :• On ne peut tenir pour accident un style commun à trois grandes cathédrales françaises du siècle, et dont on rencontre l'écho dans tout l'Occident; lié aux mois, aux saisons, aux travaux des hommes, à toute l'expression élémentaire de cette liberté dont nous entendons au gâble du grand portail de Reims le chant d'éternité.MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 249.B. — Triangle formé par les deux arbalétriers d'une lucarne. Sa façade [du pavillon], tournée sur la campagne, avait pour tous huis deux petits trous carrés, placés dans le gable comme deux petits yeux méfiants sur une face muette (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1858, p. 94).Prononc. et Orth. : [], []. Gable ou gâble (ROB., DAVAU-COHEN 1972, Lar. Lang. fr., Lexis). Étymol. et Hist. Ca 1200 agn. « pignon » (S. DE FREINE, St Georges, 876 ds T.-L.). Du b. lat. des gloses gabulum (TLL t. 6, 1666, 26; class. gabalus, Varron) « gibet, potence », d'orig. gaul., auquel correspond l'a. irl. gabul « fourche » (ERN.-MEILLET; DOTTIN, p. 257); de l'agn., le m. angl. gable (1re moitié XIVe s. ds NED), cf. FEW t. 4, pp. 17b-18a; DEAF s.v. gable2, col. 20. Bbg. Archit. 1972, p. 124, 211.gable ou gâble [gabl] n. m.ÉTYM. Fin XIIe; de l'anc. scandinave gafl « plafond », du bas lat. gabulum.❖♦ Architecture.1 Pignon décoratif aigu, souvent ajouré et orné (⇒ Fronton, pignon). || Gable gothique, flamboyant. || Rampants d'un gable ornés de crochets. || Gable couronné par un fleuron. || Archivoltes de portail, lucarnes surmontées de gables. || La Maison aux sept gables (The House of the seven gables), de N. Hawthorne.0 Les yeux s'étaient habitués à voir ces gables de bois surmontant les formerets des voûtes, interrompant les lignes horizontales des corniches et des bahuts; lorsqu'on les enlevait, souvent les couronnements des édifices achevés devaient paraître froids et pauvres; les architectes eurent donc l'idée de substituer à ces constructions provisoires, dont l'effet était agréable, des gables en pierre; c'est ce que Pierre de Montereau fit à la Sainte-Chapelle de Paris dès 1245 (…)Viollet-Le-Duc, Dict. raisonné de l'architecture franç., art. Gable.2 Charpente triangulaire (d'une lucarne).
Encyclopédie Universelle. 2012.